Les valeurs de vigilance. Pour les produits phytopharmaceutiques, l’arrêté prend en compte de manière différentiée, d’une part, les substances actives et leurs métabolites pertinents pour les EDCH, d’autre part les métabolites non pertinents pour les EDCH. Note sur la pertinence : selon la directive européenne 2020-2184 « un métabolite de pesticide est jugé pertinent pour les eaux destinées à la consommation humaine s’il y a lieu de considérer qu’il possède des propriétés intrinsèques comparables à celles de la substance mère en ce qui concerne son activité cible pesticide ou qu’il fait peser (par lui-même ou par ses produits de transformation) un risque sanitaire pour les consommateurs » ; en France c’est l’Anses qui évalue la pertinence ou non des métabolites pour les eaux potables. Seuils de qualité pour les substances actives et les métabolites pertinents Type d’eau Limite de qualité = conformité réglementaire Eau destinée à la consommation humaine (eau du robinet) 0,1 µg/L par substance active* 0,5 µg/L pour la somme Eau brute destinée à la production d’eau potable (eau du captage) 2 µg/L par substance active* 5 µg/L pour la somme * sauf aldrine, dieldrine, heptachlore à 0,03 µg/L La norme européenne de 0,1 µg/L pour l’eau de boisson a été fixée en 1980. Le choix de cette valeur correspondait alors à la mise en application du principe de précaution et à l’objectif « zéro phyto » dans l’eau de boisson ; en effet, le seuil de détection analytique de cette période était à 0,1 µg/L pour de nombreuses substances. Il est important de rappeler que ce seuil n’a pas de fondement toxicologique. Aussi, un dépassement de la limite de 0,1 µg/L ne signifie pas un risque avéré pour le consommateur. Pour réaliser une évaluation du risque, il faut s’appuyer sur une valeur toxicologique individuelle comme le sont les valeurs sanitaires maximales, dénommées VMAX. En cas de dépassement de la limite de 0,1 µg/L, les ARS comparent donc les valeurs observées à la VMAX de la substance non conforme et décident, le cas échéant et en fonction de la situation, les conditions dérogatoires pour la distribution de l’eau aux consommateurs.