M É Mt Oc h n i q u e e UN ÉTERNEL RECOMMENCEMENT parPhilippe Fouché Maître et Professeur en art floral www.cultureettechniquesflorales L’art floral évolue et des nouvelles tendances se développent sur une base classique. C’est un mouvement sauvage appelé « the new breed florist », « le fleuriste de nouvelle race ». Il est très visible et populaire sur les réseaux sociaux, la plupart des publications sont aimées et suivies par les jeunes. C’est une nouvelle façon de consommer des images. Cette nouvelle génération de fleuristes est adepte du côté sauvage, naturel, spontané, en privilégiant le visuel à la technique. La formation est libre, les assemblages sont presque comme s’ils étaient tout simplement astucieusement jetés ensemble ce qui évite la sophistication. Cette génération ne suit pas les règles, mais instinctivement crée quelque chose qui lui semble beau. Les résultats sont sympathiques. Cependant derrière tout cela, même si c’est inné, il se doit d’y avoir de la technique. Faire ressentir des émotions sur un travail floral nécessite certaines compétences et de l’expérience. En effet, deux critères sont incontournables. - Le côté technique : le respect de l’intitulé, la construction, l’attache, l’utilisation des végétaux, la propreté etc. - Le côté esthétique : les contrastes (formes, textures, couleur mate/brillant, calme/nerveux etc.), les équilibres... Cette tendance pense qu’elle est révolutionnaire, mais à chaque mode, le passé est réactualisé. L’histoire de l’art nous rappelle que certains peintres hollandais des XVIIe et XVIIIe siècles furent de grands spécialistes de natures mortes et d’assemblages d’aspect spontané. Ces assemblages floraux délicats furent souvent représentés. Ils révèlent une part de symbole et d’allégorie incontournables. Leur mise en place provient d’études précises des végétaux d’après la nature. Très souvent ils sont mis dans des vases précieux, ou disposés dans de simples corbeilles ou encore dans des vanneries. 42 | nacreLA REVUE | n°68