Quel est le rôle d’un responsable d’opérations au sein du patrimoine bâti ? Le responsable d’opérations est en quelque sorte le chef d’orchestre du projet. Il coordonne les différentes parties prenantes de celui-ci : les architectes, les bureaux d’étude, les institutions, la ville et les locataires, en coopération avec les équipes de notre agence de gestion, le tout, avec une ligne directrice qui est celle du respect du budget et du planning. Un projet de réhabilitation fonctionne par phases. La première est celle de l’étude de faisabilité qui permet de donner le feu vert, ou non, au démarrage du projet. S’en suit la rédaction du programme de maîtrise d’œuvre. Elle constitue une phase clé. C’est à travers ce document que le responsable d’opérations communique à l’équipe de maîtrise d’œuvre les principaux enjeux du projet auxquels ils devront répondre. La seconde phase est celle du diagnostic. Le responsable d’opérations peut orienter l’étude de la maîtrise d’œuvre vers un diagnostic purement technique, ou l’élargir à une dimension sociale, en demandant un travail fin d’observation des usages des lieux associé à des rencontres avec les habitants. C’est à partir des conclusions du diagnostic que le projet commence à se dessiner. Démarre alors le travail d’études de conception avec l’équipe de maîtrise d’œuvre de l’esquisse jusqu’à l’appel d’offre des entreprises. Ce travail collaboratif se poursuit en phase chantier jusqu’à la livraison. Tout au long du projet, le responsable d’opérations conçoit et organise avec l’équipe de maîtrise d’œuvre la concertation auprès des locataires. Selon le contexte, et selon l’orientation que l’on veut donner au projet, elle peut se limiter au cadre règlementaire ou constituer une démarche de projet à part entière où les habitants sont au cœur du projet. De mon point de vue, réhabiliter est une démarche engagée pour faire avec le déjà-là, avec l’existant. Mais cet existant ne se limite pas aux éléments techniques, architecturaux ou urbains. L’existant ce sont également les habitants, leurs usages des lieux, leurs besoins. C’est en tenant compte de l’ensemble de ces éléments que le responsable d’opérations associé à l’équipe de maitrise d’œuvre apportera la réponse la plus adaptée au lieu. Comment s’exprime notre raison d’être dans votre métier ? Dans notre métier le volet social est majeur. La raison d’être d’aquitanis s’exprime à travers cette place que tient la composante habitante dans les projets de réhabilitation. La compétence de concertation est selon moi indispensable dans l’équipe de maîtrise d’œuvre qui accompagne nos projets. Les entreprises peuvent elles aussi porter cette dimension en intégrant dans leurs équipes un poste spécifique dédié à la relation locataires. Cette démarche peut à ce titre constituer un critère de sélection lors de l’appel d’offre. La coopération est également une pierre angulaire de notre activité. La coopération ainsi que la communication avec les acteurs présents sur les lieux des projets telles que les associations est primordiale puisqu’ils peuvent être le relais de messages auprès des habitants. Quels sont les enjeux de votre métier et ce qui vous anime au quotidien ? La relation locataire, induite par le métier de responsable d’opérations chez aquitanis, permet d’avoir une connaissance réelle de leurs besoins. C’est un rappel à l’essentiel et c’est enrichissant. Cette composante habitante, qui fait partie de l’ADN d’aquitanis, est aussi un enjeu de réussite du projet. Un format de concertation n’est pas forcément duplicable d’un projet à un autre : l’échelle (nombre d’habitants, nombre de logements), l’histoire du lieu et de ses habitants sont des éléments différenciant qui rendent chaque projet unique et avec un fort enjeu social. À titre d’exemple, concernant les projets de réhabilitation des Aubiers et celui de Raba, on passe de 700 logements à 400 logements. La stratégie d’intégration de la composante habitante est de ce fait adaptée. Ainsi, un petit noyau d’habitants peut devenir les représentants et les porte-paroles des habitants. La relation que nous entretenons avec eux permet aussi d’avoir un retour d’expérience, de se questionner et de s’améliorer. Aussi, mon métier en lui-même me motive au quotidien, que ce soit le fait de mener un projet de A à Z et de voir la concrétisation d’un travail de plusieurs années ou d’un point de vue urbanistique, de faire avec le déjà-là. C’est en complète adéquation avec mes valeurs, ce qui est également un vecteur de motivation au quotidien. D’un point de vue plus personnel, je m’intéresse beaucoup à l’enjeu de la place des femmes dans l’espace public. C’est une réflexion que j’aimerais mener dans les prochains projets que j’accompagnerai. Axes RSE aquitanis ODD La relation locataire est un rappel à l’essentiel