Rénovation de prairie Lorsque la prairie en place est trop détériorée, la rénovation de celle-ci est à effectuer. Elle peut se faire avec ou sans labour. Date de semis possibles : au printemps (autour du mois de mars); ou à l’été (à partir de la mi-août). Désherbage avec un herbicide total non rémanent, au moins une semaine avant le semis. Après une destruction chimique du couvert végétal, le semis d ’une nouvelle prairie se fera soit : à l ’aide d ’un semoir à semis direct si aucune préparation superficielle n’est possible; à l ’aide d ’un semoir traditionnel si un lit de semences de 1 à 2 cm a été réalisé. Quel que soit le semoir utilisé, le passage d’un rouleau est obligatoire. Cette méthode n’est possible qu’avec des sols relativement faciles à travailler. En présence de vivaces (chiendent, rumex, chardon) une destruction chimique sera effectuée, le couvert végétal trop important sera déchiqueté. Selon le type de sol, le labour sera effectué soit : en automne pour les sols argileux; en hiver pour les sols limono-argileux; au printemps, juste avant le semis pour les sols limoneux ou sableux. Effectuer un labour traditionnel à très faible profondeur puis préparer un lit de semences soigné (sol rappuyé en profondeur). Ce travail est plus proche d’un déchaumage que d’un labour. Le passage d’un rouleau est obligatoire avant et après le semis. Technique de la rénovation SANS labour Technique de la rénovation AVEC labour + Les avantages L’enfouissement de la matière organique favorise sa décomposition. Le labour permet de réaliser un lit de semences très soigné et laisse un sol meuble en profondeur. La platitude de la parcelle peut être améliorée. La qualité du lit de semences permet l’implantation d’espèces à levée très délicate. - Les inconvénients Le coût de cette technique est plus important. Le sol est un peu déstructuré. Sur les semis d’automne, il y a risque de déchaussement des jeunes plants. Possibilité de risque d’inhibition de la germination des semences en cas de mauvaise décomposition de la mousse. La pratique est difficile et même impossible en sol très humide, rocailleux ou accidenté. Les dégâts par piétinement sont plus importants en première année d’exploitation. + Les avantages Le coût d’implantation et le temps de travail seront limités. La structure du sol sera préservée et même améliorée par les lombrics. La matière organique restera en surface. La portance sera maintenue. C’est la seule technique possible en sol où le labour est impossible. La période d’interruption de la production est réduite. - Les inconvénients Le lit de semences sera difficile à réaliser dans le cas de sols très compacts et en présence de feutrage très important provenant de l’ancienne prairie. Dans le cas d’un semoir traditionnel les semences sont positionnées moins profondément d’où un risque de mauvaise levée en cas de sécheresse. Pour les espèces plus lentes d’implantation, la réussite est plus difficile. Le risque taupin est plus fort. Le sur-semis Si la parcelle présente 50 % de trous ou d’espèces indésirables et moins de 50 % d’espèces présentant un intérêt fourrager, il est envisageable de réaliser un sur-semis. En fin d’été Semer le plus tôt possible dès les premières pluies. La plante doit atteindre 4-5 feuilles pour les graminées ou 2-3 feuilles trifoliées pour les légumineuses avant les 1ères gelées. Au printemps Semer suffisamment tôt pour que les jeunes plantules résistent à la sècheresse. Quand réaliser le sursemis ? Comment réaliser un sur-semis de prairie ? Afin de maximer les chances de réussite, il est conseillé de respecter ces 5 étapes. Au niveau des espèces à sursemer, il est conseillé d’utiliser des espèces agressives. Ray Grass hybride + trèfle violet à 25 kg/ha à refaire tous les 3/4 ans. Ray Grass anglais + trèfle blanc à 25 kg/ha pour une durée de 5 ans. Trèfle blanc à la volée pour apporter plus de légumineuses à la prairie (5 kg/ha). Fétuque élevée, Luzerne sont à éviter (sauf en sols argilo-calcaires), ces espèces ne sont pas assez agressives. étape #1 - éliminer les indésirables L’utilisation d’un herbicide sélectif pour éliminer les vivaces non désirables est possible (attention à la rémanence des produits). Il est conseillé de faire un désherbage à l’automne n-1 ou au printemps pour un semis à l’automne. étape #2 - raser la prairie Au moment du sur-semis, la prairie doit être la plus rase possible : < 3 cm. L’objectif est de maximiser l’accès de la semence à la lumière. Il est également conseillé de passer la herse de prairie pour enlever la mousse et autres débris. étape #3 - semer Si possible, le semis s’effectuera avec un semoir à disques assez agressif avec faible écartement (7 cm), à 1 cm de profondeur en conditions ressuyées (pour limiter le risque pythium et du coup, le risque de mouche des semis). Bien rappuyer le sol après le semis par le passage des animaux. Matériel à utiliser : il est conseillé d’utiliser un semoir agressif à disques avec un faible écartement : 7 cm est l’optimum. L’idéal est un matériel de semis direct avec faible écartement. étape #4 - fertiliser Immédiatement après le semis, appliquer 50 unités d’acide phosphorique et de potasse sous formes solubles (superphosphate et chlorure). Ou utiliser un engrais starter avec la semence (attention pas de potasse au contact de la graine). Il est déconseillé d’appliquer de l’azote car cela favoriserait la repousse rapide de la prairie en place. étape #5 - surveiller + Les avantages Cette technique maintient en grande partie le potentiel de la prairie. Le coût d’implantation et le travail sont limités. On préserve la structure du sol et la matière organique. - Les inconvénients La réussite dépend beaucoup des conditions pédoclimatiques : besoin d’eau rapidement après le semis. Les plants installés constituent rapidement une forte concurrence pour les nouvelles plantes. Les irrégularités de sol et le compactage ne sont pas corrigés par cette technique. Parcelle ayant une production inférieure à 5 tonnes de matière sèche à l’hectare. Zone de la taille d’une assiette, vide de graminées et légumineuses (2 par m2). Refus très important sur les repousses. Forte présence de mousse. Amélioration de la prairie Il est possible de venir améliorer l’état général de sa prairie, moins d’espèces indésirables et de trous, grâce à des méthodes dites « douces » qui permettent de favoriser le développement des espèces d’intérêts. 3 leviers d’actions principaux sont à envisager. Une amélioration de la conduite de la prairie Le mode d’exploitation de la prairie a une importance primordiale pour l’amélioration ou le maintien de sa qualité : Alterner les cycles de fauche et de pâture toutes les 7 semaines. Rechercher une première exploitation précoce afin d’obtenir une repousse rapide de qualité. Faucher les refus. Pratiquer la herse de prairie et le rabot de prairie. Contrôler la hauteur de coupe lors des ensilages de printemps : « laisser au minimum la hauteur d’une paume de main ». Eviter le surpâturage et le piétinement intensif : 4 à 5 jours de pâturage maximum sur ray-grass anglais par exemple. Eviter l’épandage de fumier frais. Une fertilisation adaptée Une bonne fertilisation de sa prairie c’est un apport de 30 à 60 unités d’azote en sortie d’hiver. Quand faire cet apport ? Dès que l’on a atteint les 200°C jours sur les jeunes prairies (cumul de 200°C base 0 au 01/01). A 300°C sur les prairies de plus de 2 ans. Une prairie exporte environ 25 unités d’azote par T de MS produite. Une bonne fertilisation permet d’éviter le développement des maladies du feuillage. N P K Ca Mg foin 20 7 20 10 6 ensilage 25 8 25 13 6 pâturage 30 8 30 16 6 N P K Ca Mg 20 4 20 10 3 unités nécessaires à la fabrication d’une tonne de ms RESTITUTION AU PÂTURAGE PAR TONNE DE MS PÂTURÉE Un désherbage efficace La présence d’adventices dans une prairie porte préjudice à trois niveaux : Elle entame le potentiel de production d’herbe. Elle réduit la pérennité de la prairie. Elle provoque une mauvaise qualité alimentaire de l’herbe produite. Pour lutter contre ces adventices, il est nécessaire de pratiquer des désherbages sur prairies installées ainsi que sur jeunes semis. Cas particulier du Rumex Combattre les Rumex c’est d’abord réaliser une lutte préventive efficace dans la culture précédant l’implantation de la prairie. La maîtrise des Rumex sera conditionnée par : une implantation soignée et dense ; un désherbage précoce de la prairie ; une alternance fauche/pâture de la parcelle ; un pâturage adapté : proscrire la pratique sur terrain trop humide ou trop sec ; la réalisation d’un sur-semis pour combler les « vides » ; la fauche des refus ; l’élimination des refus d’auge de parcelle. amélioration de la prairie amélioration de la prairie le sur-semis le sur-semis rénovation de prairie rénovation de prairie réaliser son semis > diagnostic prairial NOS CONSEILS CULTURES < retour au menu