EN RÉSUMÉ EN RÉSUMÉ LIRE LA SUITE LIRE LA SUITE Le sepsis, autrefois appelé septicémie, demeure un problème de santé publique majeur au XXI ème siècle. À l’échelle mondiale, on estime qu’il a touché près de 48,9 millions de personnes en 2017 et causé 11 millions de décès cette année-là - soit environ 20% de l’ensemble des décès mondiaux. INTRODUCTION Un fardeau épidémiologique en France et à l’étranger Un fardeau épidémiologique en France et à l’étranger Un impact économique et organisationnel considérable Un impact économique et organisationnel considérable Des défis cliniques persistants : diagnostic précoce et prise en charge Des défis cliniques persistants : diagnostic précoce et prise en charge Besoin de plus de renseignements ? Besoin de plus de renseignements ? Remplissez le formulaire en 1 minute, on vous envoie tout ce qu’il faut savoir REMPLIR LE FORMULAIRE REMPLIR LE FORMULAIRE INTRODUCTION Le sepsis, autrefois appelé septicémie, demeure un problème de santé publique majeur au XXIème siècle. À l’échelle mondiale, on estime qu’il a touché près de 48,9 millions de personnes en 2017 et causé 11 millions de décès cette année-là - soit environ 20% de l’ensemble des décès mondiaux. Ce fardeau n’épargne aucun continent : l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle que le sepsis figure toujours parmi les causes de décès les plus fréquentes, y compris dans les pays développés. Près de la moitié des cas mondiaux surviennent chez des enfants de moins de 5 ans, reflétant une vulnérabilité particulière des plus jeunes. Ces chiffres ont conduit l’OMS à reconnaître, dès 2017, le sepsis comme une priorité internationale et à appeler les États à renforcer la prévention, le diagnostic et la prise en charge de cette condition.3 3 Prévention et prise en charge du sepsis - Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles - https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/article/prevention-et-prise-en-charge-du-sepsis EN RÉSUMÉ Le sepsis en 2025 constitue un enjeu critique pour les hôpitaux français, à l’intersection de l’épidémiologie, de l’économie de la santé et de la clinique. Son état des lieux en France révèle une incidence élevée et en augmentation, une mortalité préoccupante, et un impact financier et organisationnel majeur – en phase avec les constats réalisés à l’échelle européenne et mondiale. Face à ce fléau encore trop méconnu, des efforts concertés sont indispensables pour améliorer la prévention, accélérer le diagnostic et optimiser la prise en charge. C’est tout l’objet de ce livre blanc que de proposer un bilan actualisé de la situation et des pistes d’action concrètes, afin d’éclairer les décideurs hospitaliers, les cliniciens et les biologistes dans la lutte contre le sepsis.3, 19 19 SEPSIS - https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/sepsis 3 Prévention et prise en charge du sepsis - Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles - https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/article/prevention-et-prise-en-charge-du-sepsis Un fardeau épidémiologique en France et à l’étranger En Europe, le sepsis est responsable de centaines de milliers de morts chaque année. On estime qu’environ 700 000 Européens décèdent d’un sepsis tous les ans - soit plus d’un décès par minute sur notre continent. Parmi eux, la France paye un tribut important, avec près de 57 000 décès annuels attribuables au sepsis. Cela fait du sepsis une des premières causes de mortalité à l’hôpital dans notre pays. L’incidence semble par ailleurs en hausse : en 2019, on comptait environ 403 nouveaux cas de sepsis pour 100 000 habitants, contre 357/100 000 en 2015. Au total, 300 000 cas de sepsis d’origine bactérienne seraient recensés chaque année en France (auxquels s’ajoutent les sepsis d’origine virale ou fongique). Cette charge épidémiologique dépasse celle d’autres urgences médicales bien connues - dans les pays industrialisés, le sepsis cause ainsi autant de décès que l’infarctus du myocarde. Malgré les progrès médicaux, la létalité reste très élevée : environ 1 patient sur 4 hospitalisé pour sepsis décède au cours de l’hospitalisation, un taux pouvant atteindre 50% en cas de choc septique. En France, seules 50% des personnes hospitalisées pour un sepsis retournent à domicile; les autres décèdent ou souffrent de complications nécessitant des soins prolongés (15% orientés en soins de longue durée). Les survivants ne sont pas épargnés par les conséquences : plus de la moitié gardent des séquelles physiques ou cognitives à long terme.5, 9 L’impact du sepsis s’inscrit donc autant en mortalité immédiate qu’en morbidité durable pour les patients et les systèmes de santé. 9 Premier centre mondial intégrant recherche, formation et soins pour vaincre le sepsis, l’IHU PROMETHEUS est lauréat de l’AAP IHU 3 | APHPhttps://www.aphp.fr/contenu/premier-centre-mondial-integrant-recherche-formation-et-soins-pour-vaincre-le-sepsis-lihu 5 European SEPSIS Report — European SEPSIS Alliancehttps://www.europeansepsisalliance.org/europeansepsisreport Un impact économique etorganisationnel considérable Au-delà du coût humain, le sepsis représente un poids économique lourd pour les systèmes de santé. La prise en charge des patients septiques mobilise des ressources importantes en raison de la gravité de la maladie (soins intensifs prolongés, traitements antimicrobiens, support d’organes, rééducation…). En France, le coût moyen d’une hospitalisation pour sepsis avoisine 16 000 €. Cela signifie qu’avec plusieurs centaines de milliers de cas par an, le sepsis engendre chaque année des dépenses de santé de l’ordre de plusieurs milliards d’euros pour notre pays. On estime même que les soins liés au sepsis consomment environ 2,6% du budget de santé global, soit 0,33% du PIB mondial. Cette charge économique dépasse celle de nombreuses autres pathologies aiguës – par exemple, aux États-Unis, le sepsis est depuis plusieurs années la première cause de dépense hospitalière, avec plus de 24 milliards de dollars annuels consacrés à son traitement. En Europe, le sepsis entraîne également des coûts indirects considérables, liés aux journées d’hospitalisation prolongées, aux réadmissions fréquentes et aux pertes de productivité dues aux séquelles chez les survivants. Chaque patient en choc septique nécessite des soins intensifs complexes, ce qui mobilise du personnel soignant et des équipements coûteux, impactant l’organisation hospitalière. Dans un contexte de contrainte budgétaire et de recherche d’efficience, réduire l’incidence du sepsis et améliorer son pronostic aurait donc non seulement un bénéfice médical mais aussi un impact économique positif pour la collectivité.11 11 European SEPSIS Report — European SEPSIS Alliancehttps://www.europeansepsisalliance.org/europeansepsisreport Des défis cliniques persistants : diagnostic précoce et prise en charge Malgré sa fréquence et sa gravité, le sepsis reste un défi clinique. Ses premiers symptômes sont souvent frustes ou peu spécifiques (fièvre, accélération du pouls ou de la respiration, confusion, etc.), ce qui rend le diagnostic précoce difficile. De plus, le sepsis est encore méconnu du grand public et parfois sous-estimé par les professionnels de santé. Cette situation conduit à des retards diagnostiques et donc à un retard de traitement dans bon nombre de cas. Or, il est démontré que chaque heure de retard dans l’initiation d’un traitement approprié augmente la mortalité de façon significative (de l’ordre de +7% de mortalité par heure de retard).14, 15, 16 L’OMS souligne d’ailleurs que le diagnostic précoce, suivi d’une prise en charge rapide et adaptée, est essentiel pour améliorer les chances de survie des patients atteints. En pratique, de nombreux facteurs contribuent aux délais : absence d’outil diagnostique rapide et spécifique, présentation clinique trompeuse, ou encore retard à la reconnaissance de la gravité de l’infection. Aussi, la prise en charge thérapeutique du sepsis elle-même constitue un défi : elle requiert une approche multidisciplinaire (cliniciens, biologistes, réanimateurs…) pour administrer sans délai les antibiotiques appropriés, assurer la réanimation fluidique, le soutien hémodynamique et respiratoire, tout en gérant le foyer infectieux initial. Les guidelines internationales (telles que la Surviving SEPSIS Campaign)16 encouragent une organisation en urgence de ces soins, souvent résumée par la notion de « bundle hour » (antibiothérapie précoce, prélèvements microbiologiques, oxygénothérapie, expansion volémique, etc. dans la première heure). Néanmoins, l’adhésion à ces protocoles et la diffusion des meilleures pratiques restent variables, d’où l’importance de renforcer la formation des soignants et la standardisation des parcours de soins dédiés au sepsis.18 15 Seymour et al., NEJM 2017 18 France – European SEPSIS Report — European SEPSIS Alliancehttps://www.europeansepsisalliance.org/europeansepsisreport/france 16 Intensive Care Med. 2021 Nov;47(11):1181-1247. doi: 10.1007/s00134-021-06506-y. Epub 2021 Oct 2. 14 Kumar et al., Crit Care med 2006